Métavers et Future of Work : de l’onboarding à l’offboarding
Le Métavers est-il un outil pertinent pour répondre aux nouveaux enjeux du management, de la formation, de la conduite de projets, du recrutement et de l’onboarding… le tout avec des collaborateurs, internes ou externes, employés ou freelances, qui sont répartis de façon “variable et aléatoire” entre leurs bureaux physiques, leur domicile, des espaces de coworking, leur lieu de villégiature, leur résidence secondaire voire un hôtel à l’autre bout du monde ?
Ce faisant, notre cerveau, fait pour fonctionner en 3D, croit à cette autre réalité, même si elle est virtuelle… On se souvient rarement d’une visioconférence, on se souvient en revanche d’une expérience immersive collaborative à l’identique d’une expérience physique ! L’usage des mondes virtuels même sur ordinateur est d’ailleurs presque aussi efficace.
Alors quel pourrait être le “parcours”, l’expérience, de vos employés en utilisant des mondes virtuels comme outil de rassemblement et de travail collaboratif ?
ÉTAPE 1 : LE RECRUTEMENT
Si certains pionniers et pionnières expérimentent le recrutement en “one to one” dans un monde virtuel, la valeur ajoutée dans ce contexte est contestable, en tout cas à ce jour. L’absence de capacité à comprendre la personne dans son ensemble, notamment à cause de l’absence quasi totale de langage non verbal de l’avatar, font qu’il n’y a guère de différences entre un appel téléphonique ou un entretien dans le Métavers.
En revanche, un usage bien pensé, permettant de réunir d’un coup de nombreux candidats, pour pourvoir plusieurs postes et rencontrer plusieurs futurs managers, en une sorte de “job dating” de présélection fonctionne parfaitement.
Certaines entreprises comme Auchan ou Capgemini le font déjà. Ce qu’il faut toujours avoir en tête, c’est l’utilité : rassembler des candidats et recruteurs à distance, sans déplacement, dans un lieu – virtuel certes – mais déjà “brandé” aux couleurs de l’entreprise qui permet un premier contact et une diffusion d’un message commun à tous.
Dans cette même continuité, vous pouvez également avoir recours à Yuzu, un outil d’évaluation des soft skills de vos candidats à travers des mises en situation, développées avec les dernières technologies du jeu vidéo. Plongez tous vos talents en immersion à distance grâce à des commandes simplifiées et aux technologies cloud.
ÉTAPE 2 : L’ONBOARDING
Depuis quelques années déjà, la vidéo 360° et la réalité virtuelle sont utilisées pour proposer aux nouveaux collaborateurs des onboardings immersifs, asynchronisés dans leur format individuel, particulièrement adaptés à l’acquisition de procédures.
Les mondes virtuels, en réunissant les nouveaux collaborateurs en même temps, quel que soit leur lieu de travail – en France ou ailleurs – permettent de partager conjointement les émotions d’une initiation à l’entreprise, d’acquérir collectivement le même langage, la même connaissance de sa culture.
Chose impossible ou extrêmement coûteuse s’il fallait le faire en déplaçant les équipes : comme pour Alstom ou Sopra Steria cette solution est particulièrement bien adaptée aux entreprises en réseau, en franchise, ou dont les représentations géographiques sont nombreuses.
ÉTAPE 3 : LA FORMATION
Elle est à coup sûr le domaine le plus exploré ! Les avantages de la réalité virtuelle pour apprendre sans risque, sans exposition, sans contrainte matérielle, sans consommer de matériau, sans se déplacer, pour apprendre les bons gestes et les bonnes procédures ne sont plus à démontrer.
Le fait de pouvoir le faire de façon collaborative dans des environnements très proches de la réalité, que l’on appelle des jumeaux numériques, est une valeur ajoutée énorme pour que le formateur, le coach ou encore l’enseignant puissent montrer, démontrer, pratiquer sous les yeux de l’avatar de l’apprenant. Ceci concernant surtout les pratiques pédagogiques appliquées aux métiers techniques.
Pour les soft skills, des entreprises comme Alstom réunissent déjà leurs formateurs dans des campus virtuels, rejoignant en cela des écoles ou universités, comme Neoma Business School dans leur pratique de l’enseignement à distance.
De l’amphithéâtre magistral aux travaux pratiques en petites salles, les expériences avancent pour déterminer les environnements, les situations, les tempos, les plus propices aux meilleurs apprentissages.
ÉTAPE 4 : LA COLLABORATION DISTANTE
Les Technologies Immersives et Sociales ont pleinement ce rôle de rassembler des gens distants pour vivre des expériences de plus en plus proches de ce que l’on vit dans notre monde physique.
De la VR collaborative pour concevoir à plusieurs cerveaux des voitures, des avions, des bateaux… où la qualité graphique et immersive du jumeau numérique prime sur le nombre simultané d’avatars travaillant ensemble, aux mondes virtuels qui, pour beaucoup, privilégient le nombre d’avatars capables de vivre concomitamment la même expérience au détriment de la qualité esthétique de l’environnement et des avatars, il est aujourd’hui des plateformes adaptées et satisfaisantes pour de très nombreux cas de collaborations distantes : conception, prototypage, assistance, formation, réunions, séminaires, sessions de créativité, etc.
Les technologies progressent vite tant le marché est à la fois prometteur et porteur de solutions ; solutions à de nombreux problèmes liés tant à l’internationalisation des marchés et des entreprises qu’au besoin de résilience, après ce que nous avons vécu en 2020 et 2021…
Quel que soit le sujet, il est totalement abordable et nécessaire d’expérimenter et de programmer de façon éclairée les étapes qui vont conduire à des usages pertinents de ces mondes virtuels.
ÉTAPE 5 : LE MANAGEMENT DISTANT
Difficile de manager aujourd’hui quand nos collaborateurs sont plus souvent hors les murs physiques de l’entreprise, quelles qu’en soient d’ailleurs les raisons – télétravail, déplacements…
Les bureaux ou environnements de travail virtuels permettent théoriquement de proposer une solution séduisante à cette évolution des pratiques.
Théoriquement en effet, l’entreprise peut créer sa “tour de bureaux virtuels” et plus encore : ce m2 ne coûte pas grand-chose !
Elle peut la personnaliser à sa guise, à son image, à ses valeurs, à ses couleurs, bref créer un environnement cohérent qui propose à tous les collaborateurs qu’ils soient éloignés, en télétravail chez eux ou ailleurs, un seul et même espace où travailler ensemble, pouvoir échanger, se croiser au hasard d’un couloir virtuel comme dans des bureaux physiques.
Le manager peut dès lors être sollicité simplement, garder un contact très régulier voire permanent avec son équipe, intervenir et venir contrôler facilement… Souvenons-nous que nos cerveaux fonctionnent dans ces mondes virtuels immersifs en 3D et interactifs comme dans le monde tangible.
Rares sont encore les entreprises qui testent cet usage car son acceptabilité collective est encore lointaine. Pourtant, là encore, se tenir prêt, conduire des expériences à petite échelle, diffuser la pratique est une précaution me semble-t-il nécessaire pour acculturer, préparer l’avenir, organiser sa résilience le cas échéant, et trouver des sources d’innovation technique et organisationnelle.
Le Métavers permet de répondre à de nombreux enjeux de leur cycle de vie dans un contexte où les collaborateurs sont dispersés géographiquement. Il est ainsi possible de faire mention du recrutement, de l’onboarding, du management, de la formation ou même de la conduite de projets ; à terme, il paraît évident que le métavers deviendra une valeur ajoutée non-négligeable tout au long du parcours d’un collaborateur au sein d’une entreprise, de l’onboarding jusqu’à même l’offboarding. Cette dernière étape, nous ne l’avons, certes, pas mentionnée mais elle pourrait certainement être un nouveau terrain d’exploration, notamment pour définir de nouvelles modalités lorsque les talents quittent leur entreprise et adresser le phénomène récent des “boomerang employees”…
Les mondes virtuels facilitent les interactions, améliorent la collaboration et favorisent le partage de connaissances. Il est néanmoins essentiel de rappeler que l’adoption de cette technologie ne doit pas se faire au détriment du monde physique et qu’elle doit être utilisée de manière pertinente et efficace. Les entreprises doivent être conscientes des limites et des défis liés à l’utilisation des mondes virtuels, mais aussi de leur potentiel pour améliorer la façon dont nous travaillons et interagissons.
rédigé par Laurent Chrétien
Vous pouvez aussi aimer …
Manager et gérer une équipe (virtuelle) dans le Métavers : défis et opportunités
Les observations et les réflexions autour du management d'une équipe virtuelle "Virtual Teams" ne...
Formation au Métavers : un enjeu clé pour la Génération Z et le futur du travail
Pourquoi s'y former et quelles opportunités ? Quand on parle de Métavers, ce n’est (pas encore)...
L’effet Proteus : quand nos avatars redéfinissent notre comportement
La première image venant à l’esprit quand on parle du “métavers”, c’est souvent celle d'un avatar....