DID & Blockchain : Léo décrypte !

L’identité numérique, qu’est-ce que c’est ? Quel lien avec la blockchain ? Et le métavers, dans tout ça ? Léo Marquand répond à nos questions et nous explique ces concepts : il nous parle de leurs limites, des freins, de leurs potentiels, de lui et même de komodal ! Découvrez son interview…

  • L’identité numérique, c’est quoi ?

L’identité numérique, ce sont tous les éléments et attributs qui nous identifient et définissent qui on est sur le web : c’est la digitalisation de notre identité physique dans le virtuel. Elle retrace notre activité sur le web et nos caractéristiques comme notre âge, nos préférences et intérêts.

C’est notamment cette identité qui nous permet d’accéder aux services en ligne et qui est largement convoitée par les entreprises dans leur course à la data… on se crée un compte en ligne pour faire nos courses, jouer, naviguer sur les réseaux sociaux : aujourd’hui, on a un compte pour tout et on donne constamment nos informations !

Si on rentre on cœur de notre sujet « identité et blockchain », je ne peux que mentionner le DID (ou Identité Décentralisée), qui est progressivement en train d’émerger : c’est l’idée de crypter et faire valider son identité via la blockchain avant de transmettre ses informations à un fournisseur de service.

Cette identité décentralisée est une extension de l’identité numérique : elle nous rend le contrôle sur notre propre identité et les informations qu’on partage et donc nous assure un gain de sécurité.

  • Quelle différence avec notre identité réelle ?

Il n’y a pas de différence avec notre identité réelle : que la preuve soit matérialisée sur un document officiel physique ou en ligne, c’est notre identité !  Ici, elle est simplement décentralisée et dématérialisée dans un portefeuille digital.

Globalement, le DID, c’est notre passeport, carte d’identité et autres documents officiels, numérisés, cryptés et protégés !

 Pour accéder à de nombreux services en ligne, on nous demande de remplir systématiquement des informations personnelles : nom, prénom, âge, adresse.

D’ailleurs, pour certains services officiels comme les services bancaires ou d’assurance, une vérification d’identité plus poussée est même demandée (envoi de carte d’identité, passeport, permis de conduire, vérification du visage via une webcam, etc.)

Imaginons que la technologie de DID soit intégrée chez les fournisseurs de services : une fois mon DID créé sur la blockchain via un fournisseur officiel, ce dernier me délivre en retour un certificat qui me servira à me connecter et profiter de tous les services nécessitant une authentification d’identité, sans pour autant avoir à donner mes informations : le certificat suffit !

Quelques entreprises comme la startup française Synaps et leur protocole Anima se positionnent sur ce marché et délivrent ce certificat d’identité décentralisée, pour permettre de se connecter rapidement, de manière sécurisée et sans friction sur leurs plateformes partenaires.

  • Quel lien avec la blockchain ? Et le métavers ? 

Le lien avec la blockchain est intrinsèque au concept de DID !

3 règles majeures régissent la blockchain : la sécurisation, la désintermédiation et la décentralisation.
Disons que je te fais une transaction via la blockchain : ma transaction va d’abord être regroupée avec d’autres dans un bloc. Ce bloc va être validé par des nœuds du réseau et chiffré puis daté et ajouté à la blockchain avant que tu ne reçoives ma transaction.

Ces étapes seront à chaque fois répétées (même si instantanées et invisibles pour nous), tant pour la création de mon DID que pour sa vérification à chaque connexion !
Le DID est donc basé sur la blockchain.

En ce qui concerne le métavers – quand il aboutira -, il sera un ensemble de mondes virtuels interconnectés les uns aux autres, qui fonctionneront grâce à de nombreuses technologies connexes, dont la blockchain. Et on s’y connectera via nos DID ! On peut dire que dans le métavers, l’avatar sera certainement la représentation physique de notre identité et le DID en sera la représentation administrative…

  • Concrètement, comment est-ce que ça fonctionne ? 

Très bien ! 😉

Concrètement et idéalement, pour que ça fonctionne il faut :

1. Retrouver sa carte d’identité dans son (vrai) portefeuille, quelque part chez soi.

2. Se connecter à un fournisseur officiel de DID (eg. Synaps) grâce à son wallet et envoyer un scan de sa carte d’identité (ou autre document officiel) via la blockchain.

3. Passer le processus d’authentification et de vérification d’identité (souvent via webcam).

4. Mon identité vérifiée et mes documents inscrits sur la blockchain et cryptés, le fournisseur de DID me délivre un NFT qui vient certifier mon identité.

5. Ce certificat est stocké dans mon wallet et me permet de me connecter simplement à tous les services nécessitant une vérification de mon identité, en un clic et sans avoir à leur transmettre mes données !

iceberg : illustration métaphorique du métavers
  • Qu’est-ce qui, finalement, matérialise notre identité ?

Si je reprends la définition de l’identité digitale mentionnée au début, je dirais que notre identité digitale, c’est notre wallet. C’est celui qui nous permet de réaliser et de référencer l’ensemble de nos transactions sur la blockchain. Le wallet nous octroie une adresse (équivalent d’un pseudo) qui nous identifie de manière unique, anonyme et donc plus sécurisée.

Mon DID, qui prendrait la forme d’un NFT, serait lui, l’authentification de mon identité stockée dans mon wallet et pas mon identité elle-même.

Tout comme les avatars NFT, (lorsqu’ils sont interopérables), ils incarnent une partie de mon identité, une représentation de moi mais c’est l’adresse liée aux transactions faites avec mon DID ou mon avatar qui représente mon identité.

  • Pourquoi créer son identité digitale ?

Parce que c’est à la fois un gain de temps et de sécurité (contre le phishing, le hack de données, etc.), que permettent la technologie blockchain et c’est aussi, je crois, le futur de notre identité numérique, alors autant s’y mettre dès maintenant et avoir un train d’avance !

  • Et toi dans tout ça, tu en es où ?

Moi ? Je suis, de base, curieux et maintenant passionné par les cryptos et la blockchain !
J’ai depuis quelques temps déjà, un wallet avec quelques investissements dans les cryptos et j’ai récemment créé mon DID via le protocole anima de Synaps, dont je vous parlais (je précise que je n’ai aucun partenariat ou sponsoring quelconque, je vous parle simplement de mon expérience…). J’attends de voir comment ils vont développer leurs partenariats mais le processus de création était, j’ai trouvé, très fluide !

  • Et komodal ? Elle a son identité décentralisée ?

Komodal n’est pas une personne, elle n’a pas besoin de justifier de son identité de la même manière : pas de passeport, carte d’identité, etc. !
Donc pas de DID dévelopé pour les entreprises à date ; ce qui n’empêche pas qu’on pourrait, un jour, imaginer certifier les documents officiels de création de l’entreprise via la blockchain…

Aujourd’hui, Komodal a, dans un objectif d’exploration et d’anticipation, son propre wallet.

  • Comment tu conseillerais aux curieux de se lancer ?

Avant tout, il est essentiel de vous intéresser, informer et renseigner : des plateformes comme coinbase ou binance academy sont un bon début (promis, encore une fois, pas de sponsoring !)…

  • Est-ce que c’est encore trop tôt pour en parler ou est-ce que ça deviendra bientôt un standard pour s’authentifier ?  

Pour en parler, il n’est jamais trop tôt, c’est comme ça que les choses avancent !

Évidemment, avant qu’un acteur – étatique ou non – soit certifié pour authentifier notre identité décentralisée, il y a un encore du temps, tout ne change pas du jour au lendemain.

Mais la technologie se développe à une vitesse folle : de nombreux acteurs se positionnent déjà (par exemple, The Sandbox et quelques autres acteurs cryptos proposent de s’authentifier via son DID) et le gouvernement français se penche sur le sujet.

Peut-être qu’un jour l’État français nous délivrera, en même temps que nos pièces d’identité, un NFT authentifiant ?

  • Limites et exploration du sujet…

Évidemment, je suis passionné et convaincu mais pas aveuglé : comme toutes les technologies, la blockchain et le DID connaissent des limites.

La première, celle de leur adoption. Pour que le système fonctionne, il faut qu’il soit largement adopté !

La seconde, c’est la centralisation de la gestion, aujourd’hui, mon wallet ne me permet pas de me connecter à l’ensemble des blockchains qui existent puisqu’elles sont toutes développées différemment avec leurs spécificités et en cohérence avec leurs propres objectifs ; je pense à Bitcoin qui est principalement dédiée aux transactions financières ou Ethereum pour la création d’app… celle pour l’authentification et la vérification des DID devra être d’autant plus sécurisée. On parle déjà ici de trois blockchains différentes, et il en existe tellement d’autres ; il faudrait idéalement une blockchain qui combine tous ces critères… mais elle n’existe pas encore ! 

Je garde tout de même l’idée que le confort dans le gain de temps permis par la blockchain incarne notre futur et que, compte tenu de la progression technologique, ces quelques barrières seront vites franchies.